Hautes Herbes 11 12 - le combat contrte l'artificialisation continue

Groupement Evolution du Plateau de la Grognarde et Caillols

Nous assistons depuis ces dernières années à un urbanisme débridé qui entraîne la bétonisation de nos quartiers en particulier dans le 11e et 12e arrondissement. Ces arrondissements, à l’époque occupés en grande partie par des maraîchers étaient composées de parcelles agricoles qui faisaient la subsistance alimentaire de Marseille. Vendues au fil du temps par l’inexorable étalement urbain, il en subsiste encore aujourd’hui quelques-unes laissées en l’état de friche comme le plateau de la Grognarde-Caillols.

Ces parcelles qui appartiennent à la municipalité représentent 4 hectares de végétation dont un terrain de foot laissé à l’abandon. Le projet urbain, qui est détaillé dans l’OAP n°20 du PLUI, prévoit d’artificialiser toute la zone pour construire routes et immeubles et ainsi détruire le dernier poumon vert du quartier.

Aux yeux des riverains ce projet urbain est insensé pour plusieurs raisons :

– Tout d’abord d’un point de vue environnemental. Chaque année, Marseille, ville la plus polluée de France, perd 2500 habitants prématurément suite à une maladie liée à la pollution (données AtmoSud 2019). Pour lutter contre cette crise sanitaire majeure, scientifiques et urbanistes s’accordent à dire qu’il faut revégétaliser les centres urbains au plus vite pour absorber le carbone généré par le trafic routier (première source de pollution en ville).
En détruisant ces hectares de végétation, nous allons ainsi perdre un puit de carbone, un des seuls leviers pour atteindre la neutralité carbone voulue par la métropole en 2050.

– La construction d’une nouvelle route ne fera qu’augmenter le trafic routier puisque nous inciterons les riverains à prendre leur voiture. Or le PDU (plan de développement urbain) qui doit “s’imposer au PLUI” prévoit de diminuer de 10% le nombre de voiture dans Marseille d’ici 2030.

– La régulation thermique jouée par les végétaux est bien trop souvent sous-estimée. En artificialisant toutes ces parcelles en béton et bitume, nous créons des îlots de chaleur et nous nous exposons à des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents.

– Suite à l’enquête PLUI, le commissaire enquêteur, a signalé que “le projet urbain (U400), à l’appui d’une pétition de 139 signataires, a été contesté et sa remise en cause a été demandée”
En effet ce stade de foot et ces hectares de végétation qui sont menacés de destruction par ce projet sont des lieux de détente, de convivialité et de tranquillité pour tous les riverains du quartier.
Les espaces de jeux sont précieux pour les enfants. Les riverains pratiquent leur jogging et les plus sportifs organisent régulièrement des matchs de foot.

Les riverains de la Grognarde se sont donc réunis en collectif et ont animé des “ateliers de réflexion” pour une alternative à ce projet urbain.
Leur conclusion est la suivante : la mairie doit lancer un appel à projet en concertation avec les riverains autour des pistes suivantes :

– Un éventuel développement d’une agriculture urbaine sur ces parcelles. Il en a beaucoup été question durant la dernière campagne municipale. Les jardins partagés sont des modèles qui se développent et qui trouvent leur public à l’image des jardins ouvriers Coder (13011).

– Une large voie de promenade piétonne et cycliste autour de laquelle nous pourrions densifier le périmètre boisé pour atteindre le quota d’arbres promis par tous les candidats à la mairie.

– Un espace libre, naturel, accompagné de jeux de loisirs . Espace qui resterait public et donc ouvert à tous. La crise sanitaire nous a rappelé l’importance de l’espace public pour préserver le lien social et éviter incivilités et agressivité.

Pour finir le nombre de logements vacants grimpent de 3 ,4 % par an depuis 2010 ce qui représente 8% du parc résidentiel selon l’INSEE. Ne pourrait-on pas imaginer une politique audacieuse de lutte contre les logements vacants au lieu de vendre aux promoteurs les dernières parcelles de végétation de nos quartiers ?
Sommes-nous toujours coincés dans ce cruel dilemme de notre époque, économie contre écologie qui nous fait dire que “planter un arbre ne rapporte rien, mais construire une tour vaut de l’or”?