La bio filtration

La bio filtration est un procédé employé pour le recyclage de l’air vicié des tunnels par exemple.

Ci-dessous :

Jardin Filtrant® Air de Cortea (Article complet ici)

Traitement d’émissions atmosphériques du tunnel de l’A86

Dans le cadre du programme CORTEA (Connaissance, Réduction à la source et Traitement des Emissions Atmosphériques) lancé par l’ADEME en 2011, le projet BIOTAIR s’intéresse au traitement de l’air par la biais de Jardins Filtrants pour l’air. Avec la participation de la ville de Thiais, le présent site a été sélectionné pour installer trois Jardins Filtrants Air pilotes, pour traiter la pollution automobile. Pendant un an, à compter de septembre 2012, deux d’entre eux sont alimentés en air vicié prélevé en petite quantité du tunnel Guy Moquet (A86). Une approche multi milieu « air-eau-sol » est menée durant cette expérimentation afin de conclure sur l’efficacité, le fonctionnement et la durabilité d’un tel système de traitement lorsqu’il est mis en œuvre sur un tunnel routier, cela pour prendre en compte tous les effets directs et indirects d’une telle solution.

L’alimentation en air pollué du tunnel Guy Moquet (A86) se fait grâce au système d’extraction d’air, qui est ensuite dirigé vers les Jardins Filtrants Air pas la base de filtres plantés.

Le « filtre témoin » sert de point de référence.

Le système de recyclage de l’eau d’arrosage des végétaux garantit leur développement et participe au traitement de l’air grâce à un circuit fermé des eaux d’arrosage après filtration.

Plusieurs campagnes de mesures pour tester le traitement sur les polluants seront menées sur l’air, l’eau et le sol de chacun des Jardins Filtrants Air afin d’observer l’évolution des performances.

Plusieurs végétaux filtrants pour l’air ont été testés : Carex sp. / Miscanthus sp. 

Les premiers résultats sont très prometteurs et confirment un réel effet de ces filtres plantés dont il convient de maîtriser, néanmoins, les co-produits.

« EVALUATION DE LA BIOFILTRATION POUR LE TRAITEMENT DES EMISSIONS ATMOSPHERIQUES DE TUNNEL ROUTIER »

 Étude réalisée pour le compte de l’ADEME par : CNRS-Délégation Rhône Auvergne et PHYTORESTORE

Extraits significatifs du rapport final (juillet 2014)

Page 99 : Conclusion générale

« Le projet BIOTAIR qui a comme principal objectif d’évaluer, pour de nombreux critères, la possibilité d’utiliser la biofiltration comme technique épuratoire d’effluent gazeux fortement chargés en polluants émis par le trafic routier permet de dégager des conclusions fortes. L’exhaustivité de l’évaluation par une approche multicritère, basée sur de nombreux domaines (air, eaux, sols, microbiologie, ACV) et de nombreux paramètres (oxydes d’azotes, particules, HAP, etc.), permet de disposer d’une vision très complète.

Du point de vue de l’évaluation des performances par la biofiltration, les biofiltres étudiés dans le projet BIOTAIR ont montré des propriétés épuratoires certaines tout au long de l’expérimentation, considérées satisfaisantes à très satisfaisantes suivant les différentes familles de polluants mesurées (Tableau 41). La biofiltration, telle que mise en œuvre lors de cette étude, peut donc être considérée comme efficace pour traiter les effluents atmosphériques routiers. Dans les conditions de l’étude, ce type d’ouvrage a montré son efficacité dans le traitement de la pollution de l’air (pour les familles de polluants étudiées au cours de cette étude).

L’épuration peut se faire mécaniquement notamment pour la pollution particulaire. Le dioxyde d’azote (NO2), un gaz, est éliminé après sa dissolution dans l’eau (processus chimique) grâce aux microorganismes présents dans le substrat et l’eau (processus biologique). La probabilité est grande que l’activité microbiologique contribue également au taux d’abattement observés pour les autres polluants comme les BTEX.

En effet l’approche microbiologique a permis d’identifier des différences de populations entres les biofiltres mais également entres les différentes couches du biofiltre le plus épais. Cela montre une sélection de catégories de populations adaptées aux conditions fournies, que nous avions envisagées favorables au développement des plus aptes à dégrader la pollution ciblée.

 C’est donc une synergie entre les effets mécaniques, chimiques et microbiologiques (renforcées par la présence du système racinaire des végétaux) qui s’est mise en place et permet de conclure à une grande polyvalence du système.

 

Tableau 41 : Taux moyens d’abattements de polluants par les deux biofiltres BF50 et BF100 sur l’ensemble de l’expérimentation (T0, T1, T2, T3) NB : Les rendements moyens sont meilleurs pour le biofiltre BF100, mais les écart-types sont importants tout au long de l’expérimentation

Enfin, l’ACV nous a permis d’identifier que le biofiltre le plus épais présentait l’impact le plus important par rapport à son homologue d’épaisseur réduite. La consommation d’électricité venant fortement impacter cette étude. En s’attachant aux trois catégories de dommages (sur la santé, sur la diversité des écosystèmes et sur la disponibilité des ressources) on note que l’impact du BF100 est environ deux fois plus important que celui du BF50. L’optimisation de la formulation d’un biofiltre permettrait de réduire la puissance de ventilation associée. Il conviendra dans le futur de comparer, par une ACV, la biofiltration avec les autres techniques potentielles que peuvent être la photocatalyse, l’électrofiltration ou le plasma froid et pour lesquelles nous pensons que des expérimentations, adoptant la même approche, méritent d’être mises en place et soutenues. »

Malgré les conclusions favorables de l’ADEME et du CNRS qui préconisaient de poursuivre cette expérience, en donnant des pistes d’amélioration du protocole de traitement, le CAN Environnement (alors nommé CAN L2) n’a pu obtenir de l’Etat et de la SRL2 une expérimentation de ce type.

Nous avons « seulement » pu, après moultes interventions que la SRL2 étudie cette possibilité, et l’étude a révélé de trop grands frais financiers.

Une fois de plus, le coût de la santé n’aura pas été pris en compte !