Les différents polluants de l'air extérieur

Les différents polluants de l'air extérieur

ORIGINE DES POLLUANTS

Les émissions de polluants, sous forme de gaz ou de particules, dans l’atmosphère sont issues soit : 

  • De phénomènes naturels : éruptions volcaniques, incendies de forêts, sables du désert transportés par le vent …
  • Des activités humaines :  industrie transports, agriculture, chauffage résidentiel…) 

Une fois émises dans l’air, ces substances sont transportées  sous l’effet du vent, de la pluie, des gradients de températures dans l’atmosphère et cela parfois jusqu’à des milliers de kilomètres de la source d’émission.
Elles peuvent également subir des transformations par réactions chimiques sous l’effet de certaines conditions météorologiques (chaleur, lumière, humidité…) et par réactions dans l’air entre ces substances. Il en résulte l’apparition d’autres polluants. C’est l’effet cocktail

Il existe deux catégories de polluants atmosphériques :

  • Les polluants primaires, émis directement : monoxyde d’azote, dioxyde de soufre, monoxyde de carbone, particules (ou poussières), métaux lourds, composés organiques volatils, hydrocarbures aromatiques polycycliques…
  • Les polluants secondaires, issus de transformations physico-chimiques entre polluants de l’air sous l’effet de conditions météorologiques particulières : ozone, dioxyde d’azote, particules)… Effet cocktail

QU’EST-CE QU’UN ÉPISODE DE POLLUTION ?

On définit un épisode de pollution par une quantité trop élevée d’un ou de plusieurs polluants dans l’air.
 
Il peut être dû :

  • aux conditions météorologiques, notamment dans les situations stables (peu ou pas de vent) et en période estivale (chaleur et ensoleillement) ;
  • à l’apport massif d’une pollution sous l’effet du vent ;
  • à l’augmentation saisonnière des émissions de polluants en lien avec certaines activités agricoles, le chauffage domestique…

Quelles sont les sources de pollution les plus fréquentes ?

  • La combustion (véhicules, chaudières industrielles et résidentielles, chauffage au bois, machines, brûlages de déchets végétaux…) est une réaction chimique à l’origine de nombreux polluants : les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone, les particules fines ; pour citer les plus connus. Outre leurs effets directs sur la santé, ils entraînent des processus chimiques en chaîne : ozone, gaz à effet de serre.
  • Les émissions de poussières (exploitation de carrières, activités agricoles, usure des routes, des pneus et des plaquettes de freins, envolements de poussières minérales…) produisent des mises en suspension de particules fines qui s’ajoutent aux autres sources.
  • Les fuites fugitives et les évaporations, notamment de composés organiques ou de carburants peuvent être présents sur tous les sites industriels, mais également les réservoirs des véhicules et des chaudières. L’évaporation des composés organiques présents dans les produits de bricolage ou de ménage et dans les matériaux de construction sont également une source de pollution significative à l’intérieur des bâtiments.

Les différents polluants de l'air intérieur

Les polluants chimiques

Très abondants et très courants dans l’air intérieur, ce sont : 

  • Le monoxyde de carbone ou CO : ce gaz est incolore, inodore et mortel à forte concentration. Il se dégage en quantité importante quand des appareils de chauffage ou de production d’eau chaude à combustion sont mal entretenus et / ou fonctionnent dans une atmosphère confinée, mal aérée et appauvrie en oxygène.
  • Les composés organiques volatils ou COV : ils ont la capacité de s’évaporer à température ambiante. Il en existe des centaines, parmi les plus préoccupants (formaldéhyde, solvants organiques, éthers de glycol, hydrocarbures dont benzène), certains sont cancérogènes. Même des matériaux dits «naturels» peuvent les diffuser, par exemple les bois traités. Les colles, les peintures, les produits d’entretien et de nettoyage, les désodorisants, les parfums (naturels ou artificiels), les feutres… sont des sources classiques de COV. On a souvent envie d’utiliser des produits qui sentent bon mais on n’imagine pas qu’ils émettent beaucoup de COV et polluent l’air intérieur.
  • Les composés organiques semi-volatils ou COSV, tels que les phtalates, les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques ), les bisphénols, les muscs, les organophosphorés, les pyréthrinoïdes. On les retrouve généralement dans les revêtements, les plastifiants, les produits de traitements du bois, les biocides, les retardateurs de flamme, etc.
  • La fumée de tabac : la fumée de tabac contient plus de 3000 substances dangereuses et reste la principale nuisance dans les locaux ,
  • Les oxydes d’azote (NOx),
  • Le dioxyde de soufre (SO2),
  • Les pesticides (insecticides et fongicides). 

Les polluants biologiques 

Ils sont issus d’organismes vivants (animaux, végétaux, moisissures, etc.). On en distingue principalement deux types.

  • Les agents infectieux (bactéries comme les légionelles, virus, toxines) proviennent des habitants du logement (en cas de maladie contagieuse) ou peuvent se développer dans certains équipements (production d’eau chaude, ventilation mal entretenue, climatisation). Les spores des moisissures peuvent générer des infections.
  • Les allergènes sont émis par les moisissures, les animaux domestiques, les plantes, les insectes (blattes) et les acariens. Leur prolifération est favorisée par l’humidité et la chaleur.

Les particules et les fibres

La poussière contient des particules qui, en suspension dans l’air, peuvent être inhalées. Elle est composée de contaminants très variés : fumées, noir de carbone (suie), pollens, spores, allergènes. Certaines activités (bricolage, cuisine, ménage…) en produisent des quantités importantes ou favorisent leur suspension dans l’air. Les fibres sont des particules allongées d’origine végétale : cellulose, chanvre, sisal, jute… Ou d’origine minérale: amiante, laines de verre et de roche, très utilisées pour l’isolation.

Le radon

Le radon est un gaz radioactif provenant de la désintégration de l’uranium et du radium présents naturellement dans le sol de la croûte terrestre. La présence de radon dans les bâtiments résulte, bien sur, du taux de formation de ce gaz dans le sol mais aussi et surtout des caractéristiques de l’enveloppe du bâtiment en contact avec le sol (fissures, tous, porosité…) et de la différence de pression entre le sol et l’intérieur du bâtiment. Ce transfert est particulièrement préoccupant pour les bâtiments où résident des populations sur de longues périodes ; on peut en effet y observer des effets de concentration du radon (habitations, écoles, établissements recevant du public…).  

L’humidité, source indirecte de pollution

La vapeur d’eau ne compte pas parmi les polluants mais si un logement est humide, moisissures et acariens prolifèrent et polluent le logement.

  • Les moisissures se développent principalement dans les pièces humides mal ventilées (salles de bains…), sur les murs mal isolés ou au niveau des ponts thermiques. Leurs spores peuvent envahir l’ensemble du logement.
  • Les acariens vivent dans la poussière de la maison. Ils sont présents dans la literie, les canapés et les fauteuils en tissu, les tapis, les rideaux, les moquettes…

Les sources d’humidité dans la maison sont nombreuses : la cuisson, le lavage de la vaisselle, le séchage du linge, la toilette, les chauffages mobiles d’appoint (au gaz ou au pétrole) mais aussi la respiration humaine. À titre d’exemple, un adulte produit environ 55 g de vapeur d’eau à l’heure, et une lessive environ 1 kg sur son temps de séchage.

On peut également observer dans les logements humides une dégradation des colles des panneaux de particules (meubles…) avec dégagement de COV (par exemple le formaldéhyde).