Revendication du CAN : créer une Zone ECA en Méditerranée

Mieux vaut prendre un bol d'air en Mer du Nord qu'en Méditerranée

Une zone ECA est une zone qui, dans le cadre du secteur maritime et de la pollution atmosphérique des navires, réduit à 0,1 % l’émission de dioxydes de soufre. Aujourd’hui, les normes en vigueur autorisent les bateaux à rejeter 3,5 % d’oxydes de soufre. A partir du 1er janvier 2020, l’OMI (Organisation maritime internationale) abaisse cette norme à 0,5 %. Cette nouvelle norme s’appliquera à tout le monde. La zone ECA va encore plus loin et fait descendre cette norme à 0,1%, soit une émission de dioxydes de soufre extrêmement faible. Elle est, donc, encore plus restrictive et encore moins polluante, et fait passer le taux légal d’émissions de 3,5 % à 0,1 %.

La zone ECA concernerait la Méditerranée et doit, donc, être portée par l’ensemble des pays riverains, des îles et des régions maritimes, et communément déposé auprès de l’OMI (Organisation maritime internationale). La France a pris une initiative en ce sens.

Image retravaillée à partir du site FREE VECTOR

Il existe actuellement 4 zones ECA dans le monde : au Canada, aux États-Unis, en Manche-Mer du Nord et dans la mer Baltique.

CHIFFRES CLES

• Un bateau а quai produit des rejets dans l’atmosphère équivalents а 10.000 а 30.000 véhicules, et en propulsion, 5 а 10 fois plus
• Marseille : 10% de la pollution de l’air due aux bateaux
• Côté soufre, 1 bateau de croisière = un million de voitures
• 932 millions de tonnes de co2 émises en 2015
• 250 000 décès estimés par an

De quoi parle-t-on ?

  • ZONE SECA : Réduction supplémentaire à 0.1% de la teneur en soufre dans les carburants utilisés par rapport à Cap global 2020, pour permettre une baisse des émissions de SOx et de particules des navires. 
  • ZONE NECA : Réduction des émissions de NOx en équipant une certaine quantité (50% ou 100%) de moteurs en respectant la norme appelée Tier III obligatoire dans une zone de contrôle des émissions NOx. 
  • ZONE ECA : La combinaison des deux donne le scénario dénommé SECA-NECA (ou ECA)

Un combat porté par les associations environnementales

Réunies à Rome le 28/03/2017, des associations européennes de protection de l’environnement, dont France Nature Environnement, ont adopté une déclaration demandant la mise en place d’une zone de 
contrôle des émissions des navires (ECA) en Méditerranée. Cette alliance, créée en 2016 et portée notamment par l’association allemande NABU et l’association européenne Transport & Environnement, s’est donnée pour objectif de lutter contre la pollution de l’air des navires responsable de plus de 50.000 morts par an en Europe.

C’est l’Annexe VI convention MARPOL qui a fixé ces règles :

Jusqu’au 31 décembre 2020, la réglementation fixait la teneur maximale d’oxyde de soufre (SOx) dans le carburant des navires à :
–> 3,5% pour les navires en général
–> 1,5% pour les navires transportant des passagers
–> et déjà à 0,1% pour tous les navires à quai pendant plus de 2 heures à l’échelle européenne ou pour les navires naviguant en zones d’émissions contrôlées ECA (Manche, Mer du Nord, Mer Baltique, Amérique du Nord, Caraïbes).
Depuis le 1er janvier 2020, cette norme est réduite à 0,5% pour tous les navires alimentés au fuel (cargos, paquebots, ferries, hors zones ECA dans lesquelles le taux est limité à 0,1%).

Photo de Feggy Art sur Foter

Photo de michael5790 sur Foter

Le fioul lourd (celui à 3,5% de soufre) étant 40% moins cher que le fioul marin, les armateurs – pourtant prévenus depuis longtemps de cette obligation (la convention MARPOL date de 1997) – tentent de la contourner en utilisant des filtres (les scrubbers). 

Le CAN rejette cette fausse bonne solution. Les bateaux ont dans leur cale les 2 carburants